Psychosynthèse et les autres mouvements de psychologie

Pour bien situer la psychosynthèse, il s’agit de la contextualiser au regard des principales «forces» de la psychologie.

Les « forces » de la psychologie sont généralement identifiées comme suit : le behaviorisme ou comportementalisme (première force), la psychanalyse (deuxième force), la psychologie existentielle et humaniste (troisième force) et la psychologie transpersonnelle (quatrième force). Dans ses écrits, Roberto Assagioli, créateur de la Psychosynthèse a ajouté aux quatre premières forces une cinquième force appelée “psycho-énergétique”.

La troisième et quatrième “force” représentent les orientations à la naissance desquelles Assagioli a le plus contribué par son œuvre.

Toutes les approches psychologiques s’intéressent à l’être humain !
La psychosynthèse reconnait les contributions de chaque « force psychologique » en les intégrant dans sa conception synthétique, en donnant une vision originale de l’être humain.

La psychosynthèse se caractérise aussi par le mot « Synthèse » qui la distingue des autres approches.

Cette approche issue de la psychanalyse se concentre sur les aspects supérieurs, positifs, sains, qui font naître en nous des énergies dont nous ne sommes pas toujours conscients.

A son origine Assagioli avait appelé la psychosynthèse « biopsychosynthèse » car elle ne dissocie pas le corps de l’esprit mais prend l’être humain dans sa globalité.

La psychosynthèse est un processus, un chemin de croissance intérieure qui réhabilite le rôle de la volonté comme moteur de ce processus.

Ce qui caractérise particulièrement la psychosynthèse c’est qu’elle donne une palette d’outils qui nous rendent autonomes pour accomplir le processus d’harmonisation. qui nous accompagne durant toute notre vie.

 

 

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Origine de la psychosynthèse

Centre de psychosynthèse de Florence

 La Psychosynthèse, qui a une orientation psychologique et thérapeutique originale, a été créée par Roberto Assagioli (Venise 1888 – Florence 1974) au début du siècle et reconnue officiellement en 1926 par la création de l’Institut du même nom à Rome, transféré depuis à l’actuel siège de Florence après la dernière guerre mondiale et constitué en personnalité morale en 1965. Roberto Assagioli, médecin psychiatre, s’est spécialisé au grand hôpital psychiatrique du Burghözli (Zurich), sous la direction d’Eugène Bleuler, où exerçait aussi C. G. Jung. Jung écrivit alors à Freud : « notre premier italien, ce jeune homme paraît très intelligent et très cultivé, un adepte enthousiaste qui entre dans notre domaine avec le brio nécessaire. Roberto Assagioli collabore à l’essor de la psychanalyse en tant que collaborateur de Freud et Young. Avec Jung il collabore à la revue « Jahrbuch ». Il y publie un article sur le développement des idées de Freud en Italie.

Si Assagioli, n’en n’a pas été un précurseur, il est cependant tout à fait justifié de le considérer comme un des premiers chercheurs, attentif qu’il était à l’évolution scientifique de la recherche en psychologie et psychopathologie. Dans l’échange épistolaire entre Freud et Jung, nous savons que le créateur de la psychanalyse fondait de grands espoirs sur le jeune psychiatre vénitien qu’il considérait comme la personne apte à diffuser sa pensée en Italie. Que les espoirs de Freud fussent fondés, cela apparaît clairement par la thèse de médecine qu’Assagioli a consacrée à la psychanalyse (1910) ; par sa contribution au subconscient, présentée au Congrès international de philosophie qui s’est tenu à Bologne en 1911 ; par ses compte rendus sur la psychanalyse publiés dans la revue Psyché, qu’il a fondé puis dirigée de 1911 à 1915.

Freud avait mis l’accent sur l’importance d’accéder aux contenus refoulés de l’inconscient causes de malaise. Il avait montré que l’homme occidental n’était même pas le maître de son âme : « Allez dans votre moi profond, et apprenez d’abord à vous connaître, et alors vous saurez pourquoi vous devez tomber malade, et peut-être éviterez vous de tomber malade ». La société occidentale était imprégnée d’idées, de vérités qui empêchaient d’aller à la rencontre de ce que vivait l’âme. A travers la thérapie, Freud pouvait faire apparaitre les instincts réprimés, ce que la médecine et la religion négligeaient. Il déclara à Binswanger: « l’humanité, en effet, savait qu’elle était dotée d’esprit ; je devais lui montrer qu’il existe aussi des pulsions. Mais les hommes sont toujours insatisfaits, ils veulent toujours quelque chose d’entier et d’achevé » (Binswanger, Analyse existentielle, p.346).

Assagioli, en effet, n’a jamais sous-estimé le grand mérite de la psychanalyse d’avoir contribué à la découverte de l’inconscient psychique, en affirmant que « avec cela une troisième dimension (transpersonnelle) a été ajoutée à la psychologie, qui, auparavant, était « superficielle » c’est-à-dire qui s’occupait uniquement des faits psychologiques émergeant à la conscience éveillée tout en ignorant ce qui se passait dans les « profondeurs ».

La description de la psyché de l’homme faite par Freud toutefois est apparue incomplète à Assagioli. Pour lui, la vision de l’inconscient structuré de Freud ne répondait pas suffisamment aux aspirations les plus élevées de l’homme. D’ailleurs semble-t-il que Freud aurait dit de s’être occupé des bas-fonds de l’être humain et que d’autres pouvaient s’occuper des étages supérieurs.

Pour Roberto Assagioli, l’être humain est un système vivant en interaction constante avec son milieu. L’inconscient de Freud, lui apparaissant trop restrictif, amène Assagioli à concevoir l’inconscient sur trois niveaux : l’inconscient de Freud, qu’il nomme comme « inferieur » par sa position en bas de sa représentation de la psyché, l’ inconscient « moyen » et l’inconscient « supérieur ». Chaque niveau a ses propres caractéristiques et il est en osmose avec les autres. L’être humain n’est pas déterminé par ses instincts sexuels, d’autres énergies concourent à son évolution. L’homme est donc « systémique » et donc plus complexe. Assagioli va élaborer sa propre théorie sur la constitution de la psyché humaine avec une approche globale, pratique et expérientielle pour le développement de la personne. Il a appelé cette approche Psychosynthèse. Assagioli suivant en cela Jung et Binswanger, réintroduisit la philosophie et la dimension du spirituel dans la psychothérapie. Il se référait explicitement à la psychagogie, la pédagogie platonicienne de l’élévation de l’âme vers l’idéal, et tout en acceptant l’existence de l’inconscient, proposait de cultiver des qualités transpersonnelles telles que l’amour, la joie, la beauté. Il plaçait au centre de la psyché, le Sujet, le Je, distinct des contenus de la conscience en apportant une perspective unificatrice à la psyché tout entière. En 1926, il écrivait: « La psychosynthèse étudie chaque fait psychique en relation à sa connexion vitale avec le centre de conscience, sur la base de la connaissance et de l’action du Je ». Ce Je est élaboré par la pratique de la désidentification et reflète les énergies du Soi, qui représente la pleine réalisation de l’être. Assagioli associe au « Je conscient » un aspect dynamique, la « Volonté », qui n’a rien à voir avec la notion de volonté victorienne. Elle est plutôt une expérience intérieure de liberté dirigée vers l’action.

Ce modèle propose un autre chemin pour expliquer la nature de la personnalité humaine au plan psychologique. Assagioli introduit la notion de « la synthèse » dans le processus de croissance et d’évolution de l’être. Dans son modèle il conçoit l’intégration de différentes fonctions psychologique autour d’un Centre, principe d’harmonisation. Cette intégration prend en compte les aspects physiques, psychologiques et spirituels : le corps, les sensations, les émotions, les désirs, l’esprit, les pensés, les idées, les croyances, les relations sociales, les projets de vie, les aspirations, les crises spirituelles, etc. C’est la création de la première psychothérapie intégrative en Occident. Selon cette perspective la psychosynthèse fait partie de ce plus ample courant psychologique, qui se définit comme « humanistique-existentiel ».

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